L’altruisme, souvent célébré comme une haute vertu , incarne l’idéal d’un être tourné vers les autres, capable de générosité, de compassion et de don de soi.
Dans un monde souvent marqué par l’indifférence, l’altruiste apparaît comme une lueur d’humanité : il tend la main, apaise les douleurs, et agit sans attendre de retour.
Son action désintéressée est une forme d’engagement moral qui participe à la cohésion sociale et à la solidarité, renforçant les liens humains.
Dans cette perspective, l’altruisme est porteur d’espoir. Il inspire confiance, et crée un cercle vertueux où chacun peut se sentir vu, compris, soutenu. Il est le moteur silencieux de nombreuses actions héroïques du quotidien.
Cependant cette noblesse peut aussi se transformer en fardeau.
A force de se consacrer aux autres, l’altruiste finit parfois par s’oublier. Son besoin de donner peut devenir compulsif, voire destructeur, le menant à l’épuisement ou à la frustration.
À trop vouloir sauver, il se sacrifie. À trop vouloir aider, il nie ses propres besoins. Cette dérive sournoise, révèle le revers d’un élan pourtant si pur : un altruisme qui, à force de se nier lui-même, en devient délétère.
Ainsi, si l’altruisme est un acte de lumière, il convient d’en reconnaître aussi l’ombre — et de veiller à ce que le don de soi ne devienne pas une perte de soi.
