Ce qu’on projette (souvent à tort) sur les joueurs.
Dans les sports collectifs, un jeune joueur offensif qui ose créer, provoquer, prendre sa chance, est trop souvent étiqueté comme « égoïste », trop “perso”…
Mais cette étiquette en dit souvent plus sur nos propres filtres émotionnels que sur la réalité de son intention.
Et si nous confondions parfois « s’exprimer » et « se mettre en avant » ?
Et si, par peur qu’un joueur prenne trop de place, on le poussait à en prendre moins… au détriment de l’équipe elle-même ?
La vraie question n’est pas : « Est-ce qu’il joue pour lui ou pour les autres ? »
Mais bien : « Est-ce qu’il joue juste ? Est-ce qu’il joue conscient ? »
Un joueur centré, lucide et aligné, même s’il ose, même s’il brille, est un pilier pour l’équipe.
Quand l’expression individuelle est au service du collectif, il n’y a ni égoïsme ni sacrifice : il y a justesse.
Le problème, ce n’est pas l’audace.
Le problème, c’est le regard qu’on pose dessus…
Et la pression mentale qu’on crée chez certains jeunes talents qui finissent par jouer pour plaire- par couver une sorte de frustration, plutôt que pour performer.
Et si on formait à la conscience du jeu… plutôt qu’à la peur de mal faire ?
Et si on apprenait à différencier une vraie action égoïste… d’une expression de soi au service du jeu ?
Un joueur juste n’est ni égoïste, ni altruiste.
Il est utile. Il est lucide. Il est libre, il s’exprime avec justesse, c’est un joueur qui donne — même s’il ne donne pas toujours… le ballon.
